Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/20

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Il aurait été impossible, après tout, de n’avoir pas quelque mépris pour de si petits objets, et surtout pour les hommes, qui nous paraissent comme des fourmis, si nous n’avions pas eu les mêmes besoins. Mais nous avions froid, et nous nous sentions de l’appétit. On alluma du feu, et nous déjeunâmes. Après déjeûner, nos Hollandais mirent la nappe au bout d’un bâton, pour donner un signal de notre arrivée ; mais ils l’ôtèrent une demi-heure après, parce qu’on la prendrait pour un pavillon français.

Le sommet de Tableberg est un rocher plat, qui me parut avoir une demi-lieue de longueur sur un quart de largeur. C’est une espèce de quartz blanc, revêtu seulement par endroits, d’un pouce ou deux de terre noire végétale, mêlée de sable et de gravier blanc. Nous trouvâmes quelques petites flaques d’eau, formées par les nuages, qui s’y arrêtent souvent.

Les couches de cette montagne sont parallèles ; je n’y ai trouvé aucun fossile. Le roc inférieur est une espèce de grès qui, à l’air, se décompose en sable. Il y en a des morceaux qui ressemblent à des morceaux de pain avec leur croûte.

Quoique le sol du sommet n’ait presque aucune profondeur, il y avait une quantité prodigieuse de plantes.

J’y recueillis dix espèces d’immortelles, de petits myrtes, une fougère d’une odeur de thé, une fleur semblable à l’impériale d’un beau pon-