Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/36

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eux à l'esclavage. Chez eux l'adultère est puni de mort: on lapide le coupable. Quelques-uns se louent comme domestiques pour une piastre par an, et servent les habitans avec tant d'affection, qu'ils exposent souvent leur vie pour eux. Ils ont pour arme la demi-lance ou zagaie.

L'administration du Cap ménage beaucoup les Hottentots. Lorsqu'ils portent des plaintes contre quelque Européen, ils sont favorablement écoutés, la présomption devant être en faveur de la nation qui a le moins de désirs et de besoins.

J'en ai vu plusieurs venir à la ville, en conduisant des chariots attelés quelquefois de huit paires de bœufs. Ils ont des fouets d'une longueur prodigieuse, qu'ils manient à deux mains. Le cocher, de dessus son siége, en frappe avec une égale adresse la tête ou la queue de son attelage.

Les Hottentots sont des peuples pasteurs; ils vivent égaux, mais dans chaque village ils choisissent, entre eux, deux hommes auxquels ils donnent le titre de capitaine et de caporal, pour régler les affaires de commerce avec la Compagnie. Ils vendent leurs troupeaux à très-bon marché. Ils donnent trois ou quatre moutons pour un morceau de tabac. Quoiqu'ils aient beaucoup de bestiaux, ils attendent souvent qu'ils meurent pour les manger.

Ceux que j'ai vus avaient une peau de mouton sur leurs épaules, un bonnet et une ceinture