Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/54

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l'homme; ce qui prouve qu'il y a une sorte de bonté et de confiance naturelle à toutes les créatures envers les animaux qu'ils ne croient pas malfaisans. Les oiseaux n'ont pas peur des bœufs.

Nos matelots tuèrent beaucoup de frégates pour leur enlever une petite portion de graisse qu'elles ont vers le cou. Ils croient que c'est un spécifique contre la goutte, parce que cet oiseau est fort léger; mais la nature, qui a attaché ce mal à notre intempérance, n'en a pas mis le remède dans notre cruauté.

Sur les dix heures du matin, la chaloupe vint embarquer les tortues. Comme la lame était grosse, elle mouilla au large, et avec une corde placée à terre, en va-et-vient, elle les tira à elle l'une après l'autre.

Cette manœuvre nous occupa toute la journée. Le soir, on remit à la mer les tortues qui nous étaient inutiles. Quand elles sont long-temps sur le dos, les yeux leur deviennent rouges comme des cerises, et leur sortent de la tête. Il y en avait plusieurs sur le rivage, que d'autres vaisseaux avaient laissé mourir dans cette situation. C'est une négligence cruelle.