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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/106

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VOYAGE EN NAVARRE.

sa simplicité, qui retrace la fidélité naturelle et l’union instinctive de quelques espèces d’oiseaux et d´animaux. — L’orage durait encore, la pluie tombait à flots pressés. Je me mis dans les draps bien blancs de mon lit, qui conservaient un parfum de prairie, et je m’endormis, pour rêver insurrection, combats, indépendance… Je fus réveillé par un chant matinal, dont les roulades sonores m’annonçaient un air vibrant et pur, à l’aurore d’un beau jour de printemps :

Jeïki, jeïki etchenkoak ; Debout, gens de la maison, debout ;
Arghia da zabala : Il fait grand jour :
Itchassotti mintzatzen da Déjà résonne sur les mers
Zilharrezko trumpeta ; La trompette d’argent,
Bai eta´re ikharatzen Et trembte au loin
Olandesen ibarra. La rive landaise.

La voix s’arrêta : j’ouvris une fenêtre qui donnait sur l’enclos de la maison. Le jour commençait à poindre ; j’eus quelque peine à reconnaître Changarin ; il avait changé de costume. Un berret usé retenait ses longs cheveux, retroussés par derrière ; son large pantalon et sa