Aller au contenu

Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
204
VOYAGE EN NAVARRE.

suffiraient point pour fermer les issues que les guides savent toujours se frayer. Les contrebandiers se chargent, au besoin, de faire passer les chevaux ; et moyennant cent ou deux cents francs de récompense, ils répondent de la valeur de ces animaux qu’on leur confie. L’accomplissement du traité leur coùte quelquefois la vie ; plus d’un hachero labourdin, frappé sur sa monture au galop, par la balle du douanier ou du pantalon rouge, est tombé mourant dans les ravins.

Arrivé sans mystère à Bayonne, muni d’un passe-port on règle, pour la Soule, mon pays natal, il m’eût été facile de traverser le Labourd, sous le prétexte de visiter quelques amis : j’aurais pu me rapprocher ainsi de la frontière, et gagner furtivement le territoire espagnol. J’aimai mieux faire ce trajet, de nuit, en compagnie des contrebandiers ; j’y gagnai le plaisir de quelques observations, et celui d’éviter les brutalités de la police française. La rapidité de notre marche ne m’avait point permis de me procurer un cheval : je projetais d’en acheter un