Aller au contenu

Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
45
VOYAGE EN NAVARRE.

l’allégorie d’une fiancée du guide. « — Changarin ! combien as-tu possédé de maîtresses depuis six mois ? — Seize, répliqua l’Achille des contrebandiers. Je priai le guide de m’apprendre le nom de la dernière. — La dernière, c’est vous ; l’avant-dernière fut le colonel E***. Ils étaient tous les quinze Français, Anglais ou Espagnols, excepté vous. — Le hachero, sans tenir compte de nos à parte, suivait imperturbablement le fil de ses allégories. — Seize maîtresses ! c’est beaucoup, Changarin ! je gagerais les cinq sens, dont la nature m’a doué, que toutes ces femelles ont dû te faire passer de rudes nuits. J’en ai vu quelques-unes ; mais pas un grain qui fût comparable à celle-ci. Par le Dieu vivant ! Changarin, garde ta nouvelle maîtresse comme la prunelle de tes Yeux ; car c’est une fleur de nos montagnes, une goutte pure de sang euskarien [1] ; elle est de la race des chrétiens antiques, et n’a rien de commun

  1. Les Basques se désignent entre eux par le nom de Eskaldun, seul national, qui est un mystère historique.