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15e Tableau
Le Coup de canon


La scène représente une plaine en Floride, dans le Sud des États-Unis. Un gigantesque canon dont on ne voit que la partie inférieure est dressé sur son affût un peu obliquement. Au fond, toute une ville en amphithéâtre, avec ses clochers, ses maisons et ses arbres. Il fait grand jour.


Scène I

Tartelet, Valdemar, Maston.

Maston : C’est ici, messieurs, que j’ai mission de vous conduire.

Tartelet : Pardon ! À qui avons-nous l’honneur de parler ?

Maston : Maston !… Américain pur sang !

Valdemar : Ah ! Ah ! vous entendez Tartelet, monsieur est un pur sang.

Maston : Américain… Ancienne roche.

Valdemar : Monsieur est une ancienne roche.

Maston : Américain ! vieille souche, enfin !

Valdemar : Monsieur est une vieille souche.

Tartelet : Ça se voit.

Maston : Membre du Club des Artilleurs, j’ai inventé un canon merveilleux.

Tartelet : Vraiment ?

Maston : Un canon qui porte à 1250 pieds… au-delà du but que l’on veut atteindre…

Valdemar (lui demandant la main) : Quelle précision !

Tartelet : C’est admirable !

Maston : J’en ai imaginé un autre dont le boulet peut renverser d’un seul coup, 800 hommes et 200 chevaux.

Tartelet : Quatre hommes par cheval !

Valdemar : Comme les fils Aymon !

Tartelet : C’est réellement infaillible, monsieur ?

Maston : J’ai voulu en faire l’essai : les chevaux n’ont pas fait d’observations, mais les hommes s’y sont bêtement refusés !…