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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/163

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du grand Mogol.

larmes ſi frequentes qu’on nous a données depuis à Dehli ; car tantôt on le faiſoit arrivé à Maſſipatan ſe joindre avec le Roi de Golkonda & celui de Vilapour : tantôt on aſſuroit qu’il avoit paſſé à la veuë de Sourate avec deux Navires qui avoient les Etendars rouges que le Roi de Pegu ou celui de Siam lui avoient fournis ; & tantôt qu’il étoit en Perſe & qu’on l’avoit veu dans Chiras ; & puis dans Kandahar même, tout préz d’entrer dans le Royaume de Caboul ; Aureng-Zebe même dit un jour, en riant, ou autrement, que Sultan Sujah étoit enfin devenu Agy, ou pelerin ; comme voulant dire qu’il avoit paſſé à la Mecque, & encore à preſent il y a une infinité de perſonnes qui veulent qu’il ſoit en Perſe retourné de Conftantinople, d’où il a apporté beaucoup d’argent ; mais ce qui ne confirme que trop qu’il n’eſt rien de tous ces bruits là, c’eſt cette lettre des Hollandois, & qu’un ſien Eunuque avec lequel j’ai paſſé de Bengale à Maſſipatan, & ſon grand Maître de l’artillerie que j’ai veu au ſervice du Roi de Golkonda, m’ont aſſuré qu’il n’étoit plus, ſans toutefois m’en vouloir dire d’avantage ; & qu’enfin nos Marchands François qui venoient nouvellement de Perſe & de Hiſ-

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