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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/165

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du grand Mogol.

on s’en doit tenir. Ce qu’il y a de veritable & qui n’eſt que trop certain, c’eſt que le Roi s’aigrit enfin ſi fort contre cette malheureuſe famille de Sujah, qu’il commanda qu’on l’exterminât entierement ; auſſi n’en est-il pas demeuré un ſeul qui n’ait perdu la vie jufqu’à cette fille qu’il avoit épouſée, quoi qu’on dit qu’elle fût groſſe, Sultan Banque & ſes freres ayant eu la tête tranchée avec de malheureuſes haches toutes émouſſées, & les ſemmes ayant été enfermées dans des chambres ou elles ſont mortes de faim & de miſere.

C’eſt ainſi que finit cette guerre, que le deſir de regner avoit allumée entre ces quatre freres, après avoir duré cinq à ſix ans, c’eſt-à-dire depuis 1655 ou environ juſques en foixante, ou ſoixante un, qui laiſſa Aureng-Zebe dans la paisible poſſeſſion de ce puiſſant Etat.

EVE-