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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/179

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du grand Mogol.

de Sourate qu’ils choiſirent pour l’Ambaſſade, & comme c’étoit un vrai honnête homme, de bon ſens & de bon jugement, & qui ne negligeoit pas de prendre conſeil de ſes amis, il s’acquita bien de cet emploi. Aureng-Zebe, quoi qu’il le porte extrémement haut, & que d’ailleurs il affecte de paroître Mahumetan zelé, & de mépriſer par conſequent les Franguis ou Chrétiens, ne laiſſa pas de le recevoir avec beaucoup d’honneur & de civilité, il affecta méme de lui voir faire le Salam ou reverence à la Frangui, après qu’on le lui eut fait faire à l’Indienne ; il eſt vrai qu’il receut ſes lettres par la main d’un Omrah, mais cela ne devoit point paſſer pour mépris, car il n’avoit pas fait plus d’honneur à l’Ambaſſadeur d’Usbec ; il lui fit entendre après cela qu’il pouvoit faire venir ſon preſent, & lui fit veſtir en méme temps un Ser-Apah de brocar & à quelques-uns de ſa fuite. Le preſent qu’il apporta conſiſtoit en quantité d’Ecarlate très-fine, verte & rouge, quelques grands miroirs, & Quantité de beaux travaux de la Chine & du Japon, entre leſquels il y avoit un Paleky & un Tack-Ravan, ou Trô-

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