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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/71

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du grand Mogol.

res avec une Armée foible & fatiguée s’étoient venus jetter d’eux-mêmes entre ſes mains, que s’il gagnoit la ba‍taille ils ne lui pourroient échapper ; qu’il ſeroit tout d’un coup le maître abſolu, à la fin de toutes ſes affaires, au comble de ſes ſouhaits, ſans que perſonne lui pût en rien contredire, ou diſputer la Royauté : Au lieu que ſi Chah-Jehan ſortoit en campagne, toutes les affaires s’accommoderoient, ſes freres retourneroient dans leurs gouvernemens, Chah-Jehan qui revenoit en convaleſcence reprendroit comme auparavant le gouvernement du Royaume, & qu’enfin toutes les choſes retomberoient au premier état ; que s’il attendoit Soliman-Chekouh, Chah-Jehan pourroit prendre quelque deſſein à ſon deſavantage ou tramer quelque choſe avec Aureng-Zebe ; que quoi qu’il pût faire pour le gain de la bataille, la reputation que Soliman-Chekouh s’étoit acquiſe lui en donneroit toûjours tout l’honneur & toute la gloire. Après cela que ne ſeroit-il point capable d’entreprendre, enflé de tant de gloire & de grands avantages, & principalement étant appuyé, comme il étoit, de l’amitié de la faveur de

Chah-