Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t2, 1905, trad. Khnopff.djvu/221

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semble aussi que toutes sortes de calamités s’abattent sur le pauvre homme : je ne veux point parler de l’Amérique (j’ai déjà assez de mon Allemagne !), mais c’est un malheur suffisamment grand d’être toujours ennuyé par son mal au cou, lequel l’empêche même de donner libre cours à son esprit de contradiction (comme il me l’a avoué de façon très charmante). Il croit qu’il devrait se créer finalement une situation, où il ne serait pas obligé de parler le moins du monde : je lui propose de faire l’échange avec moi, pendant quelques mois — bien entendu, quand je suis à Penzing, et non pas quand je donne des concerts, car, dans ce dernier cas, il serait mort au bout de quinze jours. Je crois que Otto doit en avoir terriblement assez de moi : comme il a déjà cherché à m’aider ; combien de fois déjà n’a-t-il pas cru que je marcherais tout seul à présent — et toujours les choses demeurent au même point ; rien n’aboutit ; tout est dépensé en vain ! Oui, je le crois aussi, on se dépense vainement pour moi : les chasseurs disent, en pareil cas, que l’on est le jouet d’un mauvais sort, lequel vous empêche de toucher le but. — Je le pense vraiment !

Maintenant je ne sais où envoyer la lettre ? Le 15 Juillet, vous m’avez écrit de Zurich, que vous seriez rentrée au plus tard dans trois semaines. C’est pourquoi le plus sûr me paraît de considérer les trois semaines comme