Page:Wagner - À Mathilde Wesendonk, t1, 1905, trad. Khnopff.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’agrément du petit voyage de récréation là-bas. D’humeur passable, quoique à demi-découragé, n’ayant pour ainsi dire pu trouver ici de chambre convenable, je partis avant-hier pour le Pilate, afin d’être en situation de vous donner ultérieurement un compte-rendu exact de cette excursion. Elle est facile et très belle : le Pilate mérite que l’on fasse une active propagande en sa faveur. De retour hier, je trouvai des lettres qui me mettent dans l’inéluctable nécessité de me départir entièrement de tous les moyens qui serviraient à m’aider moi-même, et de me retirer pour un temps illimité dans une petite chambre du Schweizerhof. Mon piano à queue est bel et bien emballé dans la remise ; mais on a déballé le divan et le coussin d’enfant aussi. Je veux un peu suivre votre conseil et ne plus me soucier de rien au monde en attendant les événements. En avez-vous assez maintenant ? Je crois que vous devez être fort heureuse de ce que je laisse ainsi tranquilles les fétus de paille autour de moi. Mon humeur avec cela est excellente.

Racontez-moi donc ce que font les diplomates. Mille remerciements pour votre dernière indulgence et les « zwieback » d’aujourd’hui !

Bien des salutations de

votre
R. W.
— 236 —