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expédients frivoles de l’étranger pouvaient seuls satisfaire. Tout ce qu’on était en droit d’attendre en partant d’un seul point et en marchant dans une seule direction, fut alors réalisé ; l’exemple et l’action du roi Louis Ier n’ont rien laissé à désirer.

Le fils du régénérateur de l’art plastique allemand, le bien-aimé roi Maximilien II, dont le souvenir est impérissable, prit à tâche de compléter l’œuvre de son père ; il porta surtout sa sollicitude sur l’architecture, mais déjà du côté pratique, en cherchant à préparer un terrain favorable à l’éducation intellectuelle de son peuple. Cette intention est manifeste dans la grande entreprise, hélas ! inexécutée de la construction du Maximilianeum.Cet édifice, admirablement situé et supérieur à tout, était destiné à devenir un centre d’enseignement d’un genre entièrement nouveau : tout ce que l’art et la science avaient produit de remarquable devait y être rassemblé et disposé de façon à offrir aux élèves de cette école unique l’occasion d’acquérir les vastes connaissances nécessaires surtout, dans la pensée de cet auguste prince, aux fonctionnaires publics d’un grade élevé. L’idée de cette fondation renferme l’aveu plein de tristesse d’une misère réellement sentie pour la première fois par un monarque. Le roi Louis Ier pouvait satisfaire son amour pour les œuvres d’art qui tombent sous les sens, aussitôt qu’il trouvait des artistes de talent ; il n’avait besoin, pour l’accomplissement de sa tâche, que des matériaux dont il disposait précisément en sa qualité de souverain. Mais pour rendre l’esprit du peuple accessible aux belles œuvres de l’art, il fallait une culture dont la surveillance assidue par le monde des fonctionnaires exigeait chez ceux-ci une éducation