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Page:Wagner - Art et Politique, 1re partie, 1868.djvu/75

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séductrice la laideur de la civilisation française telle que Balzac la révéla, le lui voir appliquer, comme ce fut le cas pour l’Allemagne, de manière à changer l’essence vigoureuse, naturelle et vraie que Benj. Constant nous reconnaît dans de si bons termes, en une caricature ridicule, exposée à toutes les moqueries, c’est là ce qui ne pourrait inspirer même le démon le plus méchant à écrire une Comédie humaine ; au moins devrait-il d’abord en avoir découvert le titre dans l’un des argots allemands qui ont pris cours récemment.

Nous ne voyons pour notre objet qu’un seul moyen d’élucider ce problème de la reconnaissance de notre profond abaissement en général, c’est de fournir la preuve négative, singulière en elle-même, mais seule applicable ici, que l’on ne peut en avoir conscience précisément parce que tout est engagé et compris dans cette situation dégradante. C’est pourquoi nous nous permettrons de demander à toutes les classes et à tous les membres qui constituent la vie publique en société, leur opinion sur l’influence du théâtre moderne de l’Allemagne ; en d’autres termes, s’ils lui accordent une action, de quelle nature est, d’après eux, cette action et, dans le cas où elle leur paraîtrait nuisible, s’ils connaissent un moyen de s’y opposer ?

En partant du théâtre, nous rencontrons tout d’abord les représentants des tendances idéales de l’art, les poëtes et les artistes plastiques. Nous avons déjà examiné de près leurs dispositions et l’attitude qu’ils ont prise à l’égard du théâtre ; nous croyons donc que nous n’avons plus besoin de nous arrêler longtemps auprès d’eux, à présent que nous avons en même temps à demander un conseil. — Le poëte se vit exclu du