Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/50

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–––––––En gage tu nous suis
–––––––jusqu’à pleine rançon.

(Freia jette ou grand cri : tous les Dieux sont au comble de la consternation).

Freia.
––––––––––Las ! Las ! Las !
Fafner.
––––––––––Loin de vous
––––––––––nous l’emmenons !
–––––––Ce gage, songes-y,
–––––––jusqu’au soir nous demeure :
––––––––––nous viendrons encore ;
––––––––––mais, dès ce soir,
–––––––si tu n’as notre salaire,
–––––––le Rheingold rouge et beau… —[1]
Fasolt.
––––––––––Alors plus d’attente,
––––––––––Freia, conquise,
–––––––pour toujours chez nous nous suivra !
Freia.
––––––––––Sœur ! Frères !
––––––––––Aide ! Aide !

(Elle est enlevée par les Géants qui s’éloignent rapidement ; les Dieux atterrés écoutent son appel de détresse se perdre dans le lointain.)

Froh.
––––––––––Tous, sur leurs traces !
Donner.
––––––––––Sus ! que tout croule !

(Ils consultent Wotan du regard.)

Loge

(qui suit des yeux les Géants).

–––––––Par buissons et rocs ils vont
––––––––––droit vers le val ;
–––––––dans le gué du Rhin leurs pas
––––––––––larges pataugent :
––––––––––sans plaisir
––––––––––pend Freia
–––––––tremblante sur leurs épaules ! —
––––––––––Heia ! hei !
–––––––les brutes titubent là-bas !
  1. Var. : du Rhin l’Or rouge et beau… —