Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/67

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Le reptile géant disparaît, et, à sa place, Alberich apparaît aussitôt sous sa forme réelle.

Alberich.
––––––––––Héhé ! les sages !
––––––––––Est-ce prouvé ?
Loge.
–––––––Ma peur en est bien la preuve !
––––––––––D’un grand dragon
––––––––––tu pris l’apparence :
––––––––––mes yeux l’ont vu,
–––––––Loge admet la merveille.
––––––––––Mais, si tu t’enfles,
––––––––––peux-tu te faire
––––––––––petit et mince ?
–––––––C’est là pour moi le vrai
–––––––moyen de fuir le danger :
–––––––Mais l’œuvre passe ton art !
Alberich.
––––––––––Ton art à toi,
––––––––––qui n’es qu’un sot !
––––––––––Comment me veux-tu ?
Loge.
–––––––Que l’étroite fente t’abrite,
–––––––où peut ramper un crapaud !
Alberich.
––––––––––Peuh ! c’est simple !
––––––––––Ouvre les yeux !

(Il se coiffe de nouveau du heaume de mailles.)

––––––––––« Gris crapaud,
––––––––––rampe et glisse ! »

Il disparaît : les Dieux aperçoivent sur le rocher un crapaud qui rampe vers eux.

Loge.

(à Wotan.)

––––––––––Là, le crapaud !
––––––––––Prends-le bien vite !

Wotan met le pied sur le crapaud : Loge le saisit à la tête et lui prend le heaume de mailles.