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Préface





L’œuvre de Wagner, dont nous présentons au public la première traduction française, peut se passer de tout commentaire : nous n’avons pas besoin, pour en saisir complètement la portée et le sens profond, de nous reporter par l’imagination à l’époque où elle fut écrite. Elle parle directement à notre âme : elle exprime nettement ce que nous sentons en nous-mêmes, elle éclaire des pensées qui tantôt encore demeuraient obscures à notre conscience, elle formule des choses que nous connaissions, que nous désirions mais ne savions point dire, sans doute pour les avoir éprouvées moins vivement, moins vitalement que l’auteur. Un demi siècle s’est écoulé depuis que ces pages ont été conçues, et les idées qu’elles contiennent ont gardé toute leur jeunesse et sont encore