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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/138

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t34

AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

son Art, l’expression artistique de sa vie nationale, l’organe particulier de son humanité générale (1) qu’il médite, et, quoi que j’aie pu dire, qu’il n’ait point de a honte pour notre Patrie l’Allemagne, l’Europe, le Monde, hélas ! ne sont pas mieux partagés qu’elle. L’Allemagne ?

Lorsque Richard Wagner, malgré

l’hostilité de sa race, dont il est la vivante synthèse articulée, fut parvenu, à force de persévérance, à fonder à Bayreuth son TAcd~e Idéal, et à y faire représenter, en quatre jours consécutifs, du 13 au 18 août 187G, devant un public enthousiaste, ~Tétralogie de

Z/A/ï/ïeoK du ~~K/K/

< A présent, put-il s’écrier,

Il à présent, Messieurs, vous avez U Art ! (Jetzt,

meine Herren, habt Ihr eine AM~ L~ Paroles redoutables

Hautes paroles

non d’orgu~i, pauvres mes-

quines âmes d’affreux Zolles mals~ambition sublime

et désintéressée pour son pays, i rie comprit guère :

Maintenant

dit-il encore, < c’est à vous à vouloir portent tes mo~fM ? « Le Merveilleuxdans l’Art, disait Richard Wagner,ESTle moyen de rendre claire à tous la Vérité de la Nature. (Entwlirfe, Gedanken, Fragmente, loc. c~ p. 6b). Voyez comme simplement,dès ouvert le rideau, le Rheingold nous plonge en plein surnaturel, ainsi qu’au milieu de choses palpables et commesi notremonde réet n’était que le seuil d’un autre monde plus réel, en un certain sons. Dante seul eut cette audace tranquille, que note Cariyte. mais Daute (hétas !) était d’un Age de Foi.

(1) Cf. Z’ÛEMt~ la Aftï~o ?!de ma Vie < C’est seulement par la scène que l’art national peut devenir vraiment la propriété du peuple, et seulement quand la grande partie do l’art qui touchea la scène,en popularisantet en personnttiant l’art, lui est assurée en propriété, que cet art peut atteindre une pleine et libre vie nationale dans d’autres branches. Un drame national vrai, vivant, étcvéà la hauteur d’un idéal artistique, est la source rcMtte,pure, vivitiante, de toute autre vie artistique nationale. Aussila conditionmisérable de la scène de l’Europe moderne, étant entièrement non nationale et non artistique. est-elle

t’une des plus sùres mesuresde l’esprit de la civilisation européenne en générât, a (Pp. i9-20)