Aller au contenu

Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DES CYCLES GKRMANIQUKS ET SCANMNAVEt 155 quement, cette conquête des richesses du monde oriental, les religions du Nord eurent ce mythe d’un demi-dieu s’emparant d’un trésor, après en avoir tué le détenteur, Siegfried vainqueur de Fafner, mythe, sans aucun doute, antérieur (1) aux invasions barbares, mais qui de ces événements, de ces fastes, reçut, en quelque sorte, force de vie, d’actualité. Si la transfiguration légendaire des grandes gloires barbares du V siècle, Attila, Gunther, Théodoric, fut si rapide, (1) Très probablement, les populations primitives de la Gaule connurent une manière de mythe de t’Or. Le monde gaélique eut sa légende de t’Or <~T~<tMM,comme le monde germanique cette du Rheingold ; l’une et l’autre issues, sans doute, d’un mythe commun, apporté, en Gaule, par la branche celtique des in~a~ions indo-germaniques, et, dans le nord de l’Europe, par la branche scandinave. Seulement, la légende de t’Or <<<T’fMt~ott’ea tout un cùté historique, fertile en détails précis, lesquels, par l’effet d’un rapprochement assez permis, peuvent jeter une lumière curieuse sur la légende du M~Mt~o~, restée, elle, exclusivement mythique. Voici ce que dit Strabon t Comme la contrée (la contrée des Tectosages, autour de Toulouse) abondât en mines d’or et que les habitants étaient à la fois, <fc«ttp<t<«M.c et très frugaux, il s’y était tbrmé des trésors sur différents points. Les lacs et étangs sacrés surtout offraient des asiles surs où l’on jetait l’or et l’argent en lingots. Lors de la prise de Toulouse par le consul Cmpio (106 av. J . C .), tes trésors jetés dans tes étangs sacrés furent pitiés, a Ainsi que dans tes fables scandinaves. ce rapt ne porta pas bonheur à son auteur, qui mourut misérabtement. La somme des richesses qui furent trouvées dans tes lacs sacrés, en lingots d’or et d’argent, représentait, au dire de Posidonius, une valeur de 15,000 talents (environ 83 millions de francs). Plus tard, devenus possesseurs tranquilles du pays, tes Romains vendirent les étangs sacrés, « et aujourd’hui encore, ajoute Strabon, tes acquéreurs y trouvent des lingots d’argent battu, ayant la forme de pierres meulières. Supposez ces détails reportés sur le Kheingotd : cur.eux ! Je trouve, d’ailleurs, dans une coutume des anciens Germains, comme tes rites destinés à symboliser un trésor caché dans des lacs ou fleuves sacrés, dans un sanctuaire Lorsque sont unies les fêtes durant lesquelles la déesse Erda, la Terre-Mère, parcourt l’univers, « le char (qui ta porta), les voiles qui la couvrirent sont jetés dans un lac solitaire. Des esclaves s’acquittent de cet offlee, et, aussitôt après, le lac les engloutit. De ta une religieuse terreur et une M<«/< ~noroMce sur cet objet mystérieux ~M’«/t pe’t~ voir M/M vérir. n T*cttE, Germanie. Et en ctfet. tous ceux qui touchèrent à cet < objet mystérieux n (t’Or, l’opulence de la Terre, la Terre-Mère, Erda ; dans tes fables scandinaves, Erda ne vfut pas qu’on la voie), tous ceux qui s’en emparèrent, périrent misérablement. Siegfried, Hagene, Gunther, Attila (Attila, selon la légende), en Occident, Cœpio, en Orient.