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Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/162

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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES il la respecta dans les légendes qu’il recueillit et qui, très probablement, ne perdirent, entre ses mains, rien de leur caractère primitif. Lorsqu’il veut exprimer des idées plus récentes, personnelles, au lieu de remanier dans le sens de ces idées la matière dont il dispose (comme les Nibelungen, les Moines), il intercale, franchement, des passages de sa façon, et dont il n’atténue nullement les disparates. Tel est, dans son recueil, le Chant-du-Soleil, exposé d’une morale toute chrétienne.

Snorri-Sturluson (1178-1241),compilateur de !a seconde o’

Edda, recueillit et augmenta l’héritage des travaux de =

Sœmund. On lui doit le G~(/<~y~t~ (/a Vision de t.-

G~), écrit capital pour la connaissance de la mytho-L.

logie scandinave. Certes, il ne tient que de seconde main les notions qu’il y coordonne, et que l’on retrouve, éparses, dans les principales sagas de Sœmund, telles que

La Prédiction de Wo/o~a-.S~oa~e.les Chants

solennels d’Odin, le jooé~e e~M C~r6eaM d’O~ le poéme de Vegtam, etc. Mais ces notions, on pourrait les considérer, après leur reproduction par Snorri, comme dûment contrôlées, car il les serait allé vérifier aux sources mêmes, en Suéde et en Norvège. L’œuvre de Snorri (y compris le Bra~a/’oe~My, ou Entretiens de Bra~t,

d’Odin) est plus didactique

que celle de Sœmund. On y démêle l’expression d’idées propres au Moyen Age, notamment cette préoccupation de ressortir à la tradition troyenne tous les cycles connus depuis, surtout les cycles scandinaves. Comme le premier roi franc, dans les Chroniques de Saint-Dey ~a, le premier roi scandinave, Odin, est, dans Snorri, un des fils de Priam, échappé de la ruine de Troie. Le r

Ragnarœcker, la fin du monde scandinave, n’est autre que l’embrasement d’Ilion. Négligeons des rapprochements plus subtils, je veux dire naïfs l’importance de ces fables c’est de confirmer en somme, ce que l’on