Page:Wagner - Quinze Lettres, 1894, trad. Staps.djvu/103

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taires, les lettres portées personnellement à la poste, tout cela devait avoir de nouveau son cours, et l’humeur de l’ami variait, rendant toute distraction et tout travail impossibles. Enfin le repos sembla venu pour Wagner ; il s’absorba dans son travail et nul ne pouvait le déranger. Quand le soir il venait nous rendre visite, il était aussi aimable que douze ans auparavant ; la vie monotone de Mariafeld lui plaisait, nous avions éconduit tant de monde, que nul ne semblait plus penser à nous. Je ne me surprenais plus à rêver avec une espèce d’envie au bonheur de venir en aide aux souffrants, de contribuer au succès des agissants, car tout semblait s’aplanir de soi-même. Wagner n’ayant plus rien à me communiquer et s’absorbant dans son travail, j’étais heureuse auprès de mes fils, nous nous amusions à faire des plans qu’ils devaient exécuter. Mais tout d’un coup, les fatales lettres reparurent, Wagner remit son travail de côté et la vieille amie fut de nouveau nécessaire : on lui confia bien des choses.

Le temps était assez beau pour qu’on se hasardât sur les hauteurs, Wagner faisait avec moi des promenades aussi longues que je le voulais. Il était souffrant, se plaignait d’insomnie, buvait de l’eau de Vichy et devait se don-