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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

et l’un d’eux, le chef de pupitre, fut tellement outré de cette exigence, que je ne parvins à l’apaiser qu’en tournant l’affaire au plaisant.

Mais, à part ces légères erreurs, la pratique suivie par Spontini dans la disposition de l’orchestre n’en reposait pas moins sur un principe fort juste, qui, par malheur, est absolument méconnu, aujourd’hui encore, par la plupart des orchestres allemands : d’après ce principe, la masse des cordes se répartit uniformément dans l’orchestre tout entier ; les cuivres et la percussion, qui, par la concentration sur un même point, prédominent et écrasent le reste de l’orchestre, sont divisés et distribués sur les deux flancs ; la masse des autres instruments à vent, dont le timbre plus doux s’associe mieux à celui des cordes, s’étend dans leur voisinage, à une distance convenable, et sert de trait d’union entre elles.

Contrairement à ce système, il se trouve