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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

indispensable de prendre ainsi soin de mon bonheur, qu’il ne regretterait pas, pour y réussir, de rester six mois à Dresde ; par la même occasion, on pourrait monter sous sa direction ses autres opéras, notamment Agnès de Hohenstaufen.

Pour me faire mieux sentir le danger qu’il y avait à se hasarder, après Spontini, dans la carrière dramatique, il débuta par un singulier éloge à mon adresse ; voici ses paroles : « Quand j’ai entendu votre Rienzi, j’ai dit : c’est un homme de génie, mais déjà il a plus fait qu’il ne peut faire. » Et pour m’expliquer ce paradoxe, il remonta ainsi en arrière : « Après Gluck, c’est moi qui ai fait la grande révolution avec la Vestale ; j’ai introduit le « Vorhalt de la sexte »[1] dans l’harmonie et la grosse caisse dans l’orchestre : avec Cortez j’ai fait un pas plus avant ; puis j’ai fait trois pas avec Olympie ; Nurmahal, Alci-

  1. Prolongation de la sixte.