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SOUVENIRS

sentiment délicat du « chef du chant » Vauthrot, nos études produisirent à vue d’oeil des résultats d’une rare perfection. Je fus particulièrement heureux de constater avec quelle prompte intelligence les artistes français de la nouvelle génération entraient dans l’esprit de leurs rôles, et quel zèle, quelle ardeur ils apportaient à l’accomplissement de leur tâche.

Moi-même je reprenais donc plaisir à mon œuvre déjà ancienne : je retravaillai la partition avec tout le soin possible, je refis entièrement la scène de Vénus avec le ballet qui la précède, et je m’efforçai surtout de faire concorder exactement, dans toute l’œuvre, la partie chantée avec le nouveau texte français. Jusque-là, toute mon attention s’était concentrée sur l’interprétation, et j’avais laissé de côté toute considération étrangère à cet objet ; mais je finis pourtant par m’apercevoir avec peine que cette interprétation même ne se maintiendrait pas à la hauteur où je l’avais rêvée. Mettre le doigt sur les points précis où