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SOUVENIRS

mort ; la meilleure devait être imprimée....., ce fut la mienne, mais seulement après que j’en eus fait disparaître l’excessive enflure. En ce temps-là j’avais onze ans. Je voulus alors être poète : j’ébauchai des drames d’après le type grec, poussé par la connaissance que je fis des tragédies d’Apel[1], Polyidos, les Étoliens, etc. ; je passais d’ailleurs dans le collège pour une forte tête en littérature : en troisième j’avais déjà traduit les douze premiers livres de l’Odyssée. Un beau jour j’appris aussi l’anglais, simplement, à vrai dire, pour connaître Shakespeare bien à fond : je traduisis, en imitant le mètre, le monologue

  1. Apel (Jean-Auguste), de Leipzig (1771-1814), écrivain dramatique. — « Plus profondément encore que le philosophe G.-A.-F. Ast, auteur d’une étude dans la manière antique, Crésus (1804), il pénétra l’esprit et la forme de la tragédie grecque. Outre Polyidos (Leipzig, 1805), les Étoliens (ibid., 1806), et Callirhoé (ibid., 1807), il écrivit aussi un Kunz de Kaufungen (Dresde, 1809) et un Faust. » (Histoire de la littérature allemande, Heinrich Kurz, Leipzig, chez B.-G. Teubner, 1865 ; 3° volume, 4e édition).