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SOUVENIRS

désir de volupté et l’aspiration à la mort la plus décidée, dans des conditions telles qu’on n’aurait pu jusqu’à présent l’esquisser, avec une pareille abondance de combinaisons, dans aucun morceau purement symphonique ; par conséquent, dans ce cas, on ne pouvait rendre palpable cette vie que par des combinaisons instrumentales telles, que c’est à peine si des compositeurs purement symphoniques ont pu se voir, jusqu’à présent, dans la nécessité de les mettre en jeu avec une telle richesse. Qu’on se dise maintenant que tout cet orchestre extraordinaire, dans son rapport avec les monologues où s’épanche le chanteur étendu là-bas sur sa couche, ne se comporte pourtant pas autrement, au point de vue de l’opéra proprement dit, que l’accompagnement de ce qu’on appelle un solo de chant, et qu’on en conclue quelle était la portée de l’exécution de Schnorr, si je me permets d’invoquer le témoignage de n’importe quel auditeur sincère de ces représentations de Munich, pour affirmer