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UN SOUVENIR DE ROSSINI


Au commencement de l’année 1860, je donnai à Paris, sous forme de concert (et le programme fut répété deux fois), quelques fragments de mes opéras, en grande partie des morceaux purement symphoniques. La plupart des journaux quotidiens furent hostiles à cette tentative, et firent esclandre ; bientôt courut aussi parmi eux un prétendu bon mot de Rossini. Son ami Mercadante aurait pris parti pour ma musique ; là-dessus, à dîner, Rossini l’aurait remis à sa place, en lui servant d’un poisson la sauce seulement, accompagnée de cette observation : l’assaisonnement tout sec convient à qui ne se soucie pas du plat lui-même, comme de la mélodie en musique.

On m’avait fait divers récits peu engageants