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SOUVENIRS


Cet homme était Théodore Weinlig[1], cantor à la Thomasschule de Leipzig. Déjà je m’étais exercé à la fugue ; pourtant ce ne fut qu’avec lui que je commençai l’étude approfondie du contrepoint, étude qu’il avait l’heureux don de rendre attrayante comme un jeu. J’appris seulement à cette époque à connaître et à aimer profondément Mozart. Je composai une sonate dans laquelle je me dégageai de toute enflure et m’abandonnai à un élan naturel et sans contrainte. Ce travail extrêmement simple et modeste fut gravé et publié chez Breitkopf et Hærtel. En moins de six

  1. Weinlig (Christian-Théodore), neveu de Chrétien-Ehregott Weinlig (organiste et compositeur d’oratorios), et né comme lui à Dresde, le 25 juillet 1780, fit ses études musicales sous la direction de son oncle ; plus tard, il étudia à Bologne avec Mattei. Revenu en Allemagne, il succéda à Schicht, le 10 juillet 1823, dans la place de cantor à l’école Saint-Thomas de Leipzig. Il occupa cette place pendant dix-huit ans, et mourut à Leipzig le 7 mars 1842. Différents ouvrages techniques pour le chant et des œuvres de musique sacrée ont été publiés de lui.