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SOUVENIRS

entendis là m’édifia peu ; partout où j’allais, c’étaient Zampa et des pots-pourris de Strauss sur Zampa, deux choses qui, surtout alors, m’étaient en abomination. En revenant, je m’arrêtai quelque temps à Prague où je fis la connaissance de Dionys Weber[1] et de To-

  1. Frédéric-Dyonis Weber, né en 1771 à Welchau (Bohême). Après des études musicales et universitaires très complètes, il devint le maître de musique le plus occupé chez la noblesse de Prague ; une cantate en deux parties : la Délivrance de la Bohême, exécutée au théâtre de Prague par trois cent cinquante musiciens (chiffre à remarquer pour l’époque), à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de l’empereur, le fit connaître comme compositeur (1797). Un autre ouvrage, la Perle trouvée, destiné au théâtre allemand de Prague, ne put être donné à cause du fâcheux état de ce théâtre avant que Charles-Marie de Weber le réorganisât. Chose amusante, ce sévère théoricien, prédécesseur de Lanner et de Strauss, écrivit un grand nombre de danses qui obtinrent un brillant succès, et rajeunit les formes de ce genre de musique. Il existe plusieurs recueils de ses quadrilles, gravés à Prague et à Vienne. En 1810, quelques magnats constitués en société fondèrent le Conservatoire de Prague ; Dionys Weber fut appelé à le diriger. Ce fut alors que la rivalité qui existait entre lui et To-