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SOUVENIRS

montre aussi cruel qu’en apparence, afin de surprendre d’autant plus agréablement le monde par sa joyeuse participation à tout ce qu’il a interdit. Tous la croient devenue folle ; Friedrich notamment, en termes d’une dureté passionnée, lui remontre son inconcevable démence ; mais quelques mots d’Isabella suffisent pour pousser au vertige le gouverneur lui-même, car elle murmure à son oreille, en une confidence furtive, la promesse de combler tous ses vœux, et de lui adresser, pour la nuit suivante, un message lui annonçant le bonheur.

Ainsi se termine le premier acte, au milieu de l’agitation la plus vive. — Quel est ce plan si rapidement conçu par l’héroïne ? C’est là ce que nous apprenons au début du second acte. — Isabella se rend à la prison de son frère pour éprouver d’abord s’il est encore digne de la délivrance. Elle lui découvre les propositions outrageuses de Friedrich, et lui demande s’il désire, au prix du déshonneur de sa sœur,