Page:Wagner - Sur les Poèmes symphoniques de Franz Liszt, 1904, trad. Calvocoressi.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTE DU TRADUCTEUR


Lorsque subitement et presque coup sur coup la plupart des grands poèmes symphoniques de Franz Liszt furent révélés au public, la portée novatrice de cette manifestation d’art ne fut guère comprise tout d’abord. La conception dont procèdent ces poèmes était trop profondément originale, trop révolutionnaire même, pour ne pas déconcerter les esprits les moins prévenus.

La façon dont Wagner prit la défense des œuvres de son ami nous montre combien il était difficile de dégager l’inconnue du problème esthétique soulevé par les nouvelles compositions de Liszt. Wagner a senti que celui-ci, loin de s’être trompé, avait créé des œuvres vivantes et fécondes. Et s’il ne trouve pas, pour étayer sa conviction intime, les arguments lumineux, les paroles décisives qui eussent résolu la question, il ne faut pas trop nous en étonner. Nul moins que l’artiste n’est apte à s’assimiler une pensée créatrice autre que la sienne. Wagner surtout, dont toute l’inspiration tendait à unir la magie de la mu-