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UNE CAPITULATION

Gambetta. — Strasbourg !
Le Chœur. — Strasbourg !
Gambetta. — Strasbourg disparaissant sous les fleurs ! Que c’est beau ! Plus un seul Prussien… Ah ! ici comme à Paris, l’armée fait bien les choses !
Le Chœur, transporté de joie, chantant et dansant. — Ô Strasbourg, ô toi, ville unique, etc.
Gambetta. — L’armée chante la Strasbourgeoise et danse. Le préfet et le maire s’embrassent. (On voit Favre et Ferry exécuter ce geste). L’adjoint rédige la dépêche proclamant la victoire ! (Jules Simon écrit, en effet) La joie est débordante, l’allégresse unanime ! (On entend de grands cris de joie)
Perrin. — Ah ! ce sont mes acteurs et mes choristes !
Le Chœur, criant. — Les acteurs ! Les acteurs ! Nous allons entendre un opéra !
Nadar, réussissant à détacher le ballon. — Attention ! (Il disparaît à l’intérieur)
Gambetta, perdant l’équilibre. — Gamin ! Un peu plus, je lâchais ma lorgnette et mon porte-voix. C’est stupide !
La Voix de Nadar. — Pas de récriminations, ou je te fais passer par dessus bord ! Attention, nous montons !
Le ballon s’élève, en effet, mais pour s’accrocher au faîte du Panthéon.
Gambetta. — Triple idiot ! Regarde donc ce que tu fais ! Nous voici encore accrochés !
Le Chœur. — Les voilà suspendus dans un drôle de nid. Tous les dieux les soutiennent.
Nadar, vérifiant de nouveau les câbles. — À Gambetta : Bavarde donc un peu et sers-toi de la lorgnette.
Le Chœur. — Il regarde ! Gambetta, vois-tu quelque chose ?
Gambetta, tourné vers la statue de Metz, regardant dans la lorgnette et parlant dans le porte-voix. — Ah ! Attendez… je vois Metz !
Le Chœur. — Ah !
Gambetta. — Disparaissant sous les couronnes !
Perrin. — Quel beau costume pour le ballet…
Diedenhofer. — Ô Metz, la plus belle des villes !
Le Chœur. — En avant, marchons. Au ballet de l’Opéra.
Gambetta. — L’armée semble d’une gaîté folle, Bazaine danse avec son état-major devant l’autel de la République !.. Il ne nous reconnait pas !
Perrin, — Ah ! mes danseuses y sont aussi !
Gambetta. — Tous les Prussiens ont décampé ! Le préfet et le maire s’embrassent. (Même jeu de scène que précédemment entre Favre et Ferry). L’adjoint rédige la dépêche proclamant la victoire (idem). La joie est