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PARTIE III. — CHAPITRE II. 585

turc gothique, avec les temps où l’on s’attachait à suivre plus exactement les formes de l’alphabet romain. On commencera donc par décrire les caractères distinctifs des différentes écritures qui ont été employées pendant la première période, c’est-à-dire jusqu’à la fin du xn c siècle ; on reprendra ensuite le même examen pendant la période gothique, c’est-à-dire depuis le xm e siècle jusqu’au commencement du xvi c . Pendant la première période , les formes de l’alphabet romain sont plus fidèlement conservées ; pendant la seconde, les copistes, sans renoncer à l’emploi de l’alphabet latin , en dénaturent l’aspect soit en modifiant les contours des lettres, soit en les surchargeant de traits superflus. Quoique cette division n’ait pas été adoptée par les Bénédictins, elle est cependant indiquée dans plusieurs passages du Nouveau Traité de Diplomatique. Nous ne renonçons pas d’ailleurs à leur emprunter les termes d’écritures mérovingienne, carlovmgienne et capétienne, lorsque nous aurons besoin de désigner les caractères qui conviennent spécialement à telle ou telle période de notre histoire ; mais nous avons pensé que dans un ouvrage élémentaire il fallait éviter la multiplicité des subdivisions, et présenter les faits sous leur aspect le plus simple et le plus général.

ARTICLE IL

CARACTERES DISTINCTIFS DES ÉCRITURES EMPLOYEES EN FRANCE PENDANT LA PREMIERE PERIODE. Quand on examine les manuscrits et les diplômes antérieurs au xm e siècle, on arrive à reconnaître cinq genres d’écriture : la capitale, l’onciale, la minuscule, la cursive et l’écriture mixte. Les deux premiers genres, c’est-à-dire la capitale et l’onciale, ne sont qu’une subdivision de la majuscule. Quant à l’écriture mixte, elle se rattache, comme l’indique son nom, à toutes les classes d’écriture, parce qu’elle emprunte et mélange les éléments caractéristiques de la majuscule, de la minuscule et de la cursive. S I. DE l’ÉCRITI’RE capitale.

« L’écriture capitale, disent les Bénédictins, n’est autre que la majuscule « telle qu’elle se voit aujourd’hui dans les frontispices et les titres des livres. >» Cela ne signifie pas sans doute que l’écriture capitale présente toujours la régularité pour ainsi dire mathématique de nos caractères d’imprimerie ; mais elle atteint souvent à cette perfection dans un grand nombre de monuments antérieurs à l’invasion des barbares, en sorte qu’un alphabet capital emprunté

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