Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t1.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

œuvres poétiques ont été publiées par Alphonse Lemerre, efc par Frinzïne, Klein et Cie. En Préparation : Le Roy d’Yvetot.

M. Emile Bergerat a collaboré au Parnasse, au Journal Officiel, au Voltaire, au Figaro, à l’Événement, au Soir, au Bien Public, etc. Il a fondé La Vie Moderne.

M. Émile Bergerat, poète, auteur dramatique, romancier, critique d’art et journaliste, est né à Paris, le 29 avril 1845, rue de la Vieille-Monnaie, paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois. Il reçut sa première éducation chez les Jésuites de Vaugirard, puis fut envoyé au Lycée Charlemagne, où il eut pour professeurs Hector Lemaire, Jules Thiénot, Gaston Boissier. Entre temps, pendant les vacances, Francisque Sarcey, frais émoulu de l’Ecole normale, lui donna des répétitions.

M. Bergerat débuta tout jeune à la Comédie française par un acte en vers : Une Amie (1865), puis entra dans la presse parisienne. La guerre lui inspira des poèmes patriotiques qui furent dits par Coquelin à la Comédie française et dont plusieurs sont demeurés célèbres, tels Les Cuirassiers de Reichshoffen, Strasbourg, Le Maître d’école, ce dernier ouvrage surtout, dont un autre poète a écrit qu’il était « le plus beau cri de douleur qu’ait poussé la patrie française pendant son martyre de 1870 ».

En mai 1872, M. Emile Bergerat épousa la fille cadette do Théophile Gautier, sur lequel il a publié un livre de souvenirs, monument de piété artistique et filiale. De cette époque datent les magistrales études et critiques d’art qu’il donna pendant sept ans au Journal Officiel. Son activité devient prodigieuse. H crée et dirige avec autorité La Vie Moderne, journal illustré, où tous les maîtres du pinceau collaborent et qui a renouvelé l’art de l’illustration bibliographique, et il s’adonne à la chronique littéraire, dont il devient le maître incontesté, d’abord par les Chroniques de l’Homme masqué au Voltaire, puis par celles signées, dans le Figaro, du pseudonyme shakespearien de Caliban, chefs-d’œuvre d’esprit et de style, dont les recueils ont été consacrés par Jules Vallès, Alexandre Dumas fils et Alphonse Daudet en des préfaces retentissantes.

En 1883, il passe au roman avec Faublas malgré lui, suivi de La Vierge, Le Viol, Eliane ou le Chèque, Le Petit Moreatt, Le Cruel Vatenguerre, etc., et revient à l’art dramatique. Ses principales pièces sont : Père et Mari (Cluny, 1871), Ange Bosani (Vaudeville, 1874), Le Nom (Odéon, 1883), La Nuit bergamasque, en vers (Théâtre-Libre, 1887), Le Capitaine Fracasse, en vers (1887-1888, Odéon, 1896), Manon Roland, en vers (Comédie française, 1896), Plus que Reine (Porte-Saint-Martin, 1899), La Pompadour (Porte-Saint. Martin), Le Capitaine Blomet (théâtre Antoine), Petite Mère (Vaudeville), etc.