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Qui voyagent toujours, toujours, de monde en monde,
Dans l’Infini silencieux !

Et comme au sein des mers vogue un léger navire,
Qui d’îlots en îlots, au souffle du zéphire,
Poursuit toujours son cours uni ;
Telles, vaisseaux des cieux, d’étoiles en étoiles,
Vous allez fièrement, voguant à pleines voiles
Sur l’océan de l’Infini !

Oui, je crois fermement qu’une course éternelle
Vous emporte toujours dans une aire nouvelle,
O filles de l’Immensité !
Et lorsque vous passez, radieuses et fières,
Je crois voir miroiter sur l’or de vos crinières
Un reflet de l’Eternité.

Je crois que vous venez, ô belles voyageuses,
D’au delà des brouillards des pâles nébuleuses,
Ces univers au cœur de feu,
Des mondes étoilés sentinelles perdues,
Qui veillent aux confins des plaines inconnues
Où règne seul l’Eternel Dieu.

C’est pourquoi je vous aime, astres aux chevelures ;
J’aime vos fronts altiers et vos fières allures ;
J’aime vos longs panaches d’or.
Vous élevez mon âme au-dessus de la terre,
Et pendant un instant, aux champs de la lumière,
Avec vous, je prends mon essor.


(Poésies.)


LE CHANT DE MÉROÉ


EXTRAIT D’UN POÈME INTITULÉ : (I LE DÉLUGE 1)


Méroé ! Méroé ! Formons les chœurs de danse,
Et chantons les amours près des autels d’Athor !
Filles de Méroé, parmi les fers de lance,
Au rythme des sistras bondissez en cadence,
En choquant du talon vos pesants anneaux d’or !

Filles de Méroé, c’est la danse enivrante !
Secouez dans vos mains les crotals de vermeil !