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VII


Maintenant, soyons prêts à les rendre au vrai Maître,
Ces bois qu’il nous prêta pendant quelques saisons.
Que d’autres, 0 Seigneur, puissent le méconnaître :
A Vous seul appartient ce dont nous disposons.

Je n’ose demander que mes fils et mes filles,
Libres de fuir un monde insolent et flétri,
Abritent leur destin sous ces mêmes charmilles
Où l’œil bleu de leur mère à leurs jeux a souri.

Car seule vous savez, divine Providence,
En cette vie obscure où sont nos intérêts ;
J’éviterai l’orgueil et la folle imprudence
De paraître, en priant, vous dicter vos décrets.

Je remets en vos mains ce que j’ai, ce que j’aime,
Ce qu’un jour m’a donné, ce qu’un jour me prendra,
Le passé, l’avenir, et les miens, et moi-même,
Pour en faire, ô mon Dieu ! selon qu’il vous plaira.

(Poésies complètes : Gallica.)