Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t3.djvu/436

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L’AMOUR

Deux enfants jouent avec l’Amour.
L’un est aveugle, l’autre sourd.
Celui qui le voit, en silence,
Epie à ses lèvres l’apparence
D’un nom voluptueux et doux.
Il regarde ces lèvres où
Ce nom divin tremble et s’éclaire,
Voilé d’un éternel mystère.
Elles s’allongent avec langueur.
Est-ce un souffle sur une fleur ?
Ou ne serait-ce, ainsi qu’il semble,
Que le son d’un baiser qui tremble.
Un son de soie et de velours ?…
Deux enfants jouent avec l’Amour.
Celui qui l’écoute dans l’ombre
Entend son nom magique et sombre ;
Mais en cette âme d’obscurité,
La splendeur pâle et la beauté
De cet être inconnu qu’il nomme,
N’est qu’un murmure doux et lointain,
Comme de roses et de satin…
C’est un bruit de mer qui déferle ;
Un bruit d’eaux où tombe une perle.
C’est un son clair, puis un son sourd…

Deux enfants jouent avec l’Amour.

(En trevisions.’)

RÊVERIE

A quoi, dans ce matin d’avril,
Si douce et d’ombre enveloppée,
La chère enfant au cœur subtil
Est-elle ainsi tout occupée ?

La trace blonde de ses pas
Se perd parmi les grilles closes ;