ques suffrages obtenus par surprise et, rêvant d’immortalité, oublier bien vite que dans la soirée où les applaudissements furent si nombreux, il y avait aussi, et surtout, un violoniste, et une chanteuse ! Ah ! le clinquant et les paillons d’histrionic ! Parodie du prestige, ûtro quelqu’un ! Mais qui trompe-t-on, grands dieux ? La vieille question du fond et de la forme n’est même pas à poser en poésie. Que celle-ci soit parfaite, et celui-là admirable, nous jugerons encore l’œuvre vaine, s’il n’y a qu’adaptation prosodique. Il faut qu’il y ait identification, c’est-àdire que la pensée et sa forme soient tellement confondues dans le rythme que leurs rôles respectifs ne puissent plus être déterminés. C’est la seule façon de justifier le poème de nos jours. Sinon, la prose est là. Elle a tous les avantages pour raconter, traduire, commenter et enseigner, et la grande poésie, il est facile de s’en convaincre, ne la boude pas toujours. S’il n’est vraiment l’iuitiateur et le Voyant, tel qu’il le fut aux temps passés, le poète n’a plus rien à dire aux temps modernes.
a Telle est notre façon de concevoir la poésie. Devons-nous ajouter que des aspirations communes ne sauraient aliéner les indépendances ?Ce n’est point s’inféoder que d’orienter ensemble ses regards vers des sommets nouveaux. Notre doctrine ne s’oppose systématiquement à aucune autre. Au contraire, en déclarant la poésie infiniment perfectible et création perpétuelle, elle appelle tous les élans de l’individualisme noble. Son but serait de réassigner à la poésie sa mission prophétique — dont il nous semble bien qu’elle s’est fort éloignée. Nous ne nous dissimulons pas le péril d’une telle ambition. Nous avons cru cependant devoir l’affirmer ici. L’ideal humain recule toujours’ recule dans l’infini, mais dans l’infini, aujourd’hui, nous pouvons jeter beaucoup plus de lumières ! Et n’est-ce pas à ces fins que nous ont préparés tous nos glorieux devanciers, grands initiés de tous les âges, prophètes et voyants, grands émancipateurs de la conscience humaine, dont nous ne pouvons évoquer le souvenir saus une étreinte au cœur, mais dont le verbe puissant sonne si haut tout au fond de notre rêve, que nous levons la tète pour les suivre ?… »
Cette présentation do doctrine a été suivie d’un exposé dialectique et comparé, publié par la Revue Bleue le 9 mars 1906, sous ce titre : L’Intégralisme et ta Poésie nouvelle, par Adolphe Lac u/ou.
L’Intégralisme a fait l’objet de nombreuses études parues dans divers journaux et revues, etc., et d’un ouvrage très important : Au commencement était le Rythme, Essai sur l’Intégralisme, par Jacques Houssille (Edition des Poèmes, Paris, 1905J *.
1. A consulter, en outre, parmi les études consacrées à l’Intégra