AMÉDÉE ROUQUÈS 183 AVANT-PRIXTi: MPS C’est le salut, et c’est l’accueil Aux lèvres, aux mains mi-ouvertes La vigne n’est pas encor verte Et pend frileuse sur le seuil. On dirait qu’une voix chuchote De vague espoir, et n’ose pas... Des rires s’échappent tout ha s. Se taisent soudain, et sanglotent. Les oiseaux volent indécis Au bord du grand ciel doux et gril Où le soleil pâle tisonne. Et le voyageur l’arrêtant Hésite si c’est le printemps, Ou l’adieu voilé de l’automne. (L’Aube Juvénile. NOCTURNE Le ciel est si noir, la nuit est si douce, La nuit est si douce, et si oublieuse; La brise palpite et meurt sur la mousse... Sans songer au sort mauvais qui nous pousse, Fuyons dans la nuit, petite amoureuse. La nuit est si douce et si oublieuse! L’ombre a confondu les bois et la plaine; A peine une étoile mystérieuse, A peine un frisson aux feuilles des yeuses... Dans l’air apaisé notre baleine, à peine. La brise palpite et meurt sur la mousse Où luisent discrètes les lucioles. En passant l’épine blanche éclabousse De sa neige ta chevelure rousse... Le vent meurt comme un soupir de viole.
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