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DUCHESSE DE ROHAN
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Bibliographie. — Lande fleurie (Calmann-Lévy, Paris, 1904) ; — Les Lucioles (Calmann-Lévy, Paris, 1906) ; — Les Dévoilées du Caucase (1910) ; — Souffles d’Océan (Calmann-Lévy, Paris, 1912).

Mme de Rohan a collaboré à divers journaux et revues. Elle a fait de nombreuses conférences littéraires à Paris, à Bruxelles, à Bordeaux, à Marseille, à Toulouse, à Montpellier, etc. Membre de la Société des Poètes français, elle a fondé un prix de poésie et aime à réunir dans les salons de son hôtel, à Paris, une élite de poètes et de littérateurs.

La duchesse de Rohan, fille du marquis et de la marquise de Verteillac, est née à Paris. Sa famille appartenait à l’armée. Les Verteillac étaient grands sénéchaux du Périgord. Son aïeul maternel, le marquis de la Roche du Maine, dont le portrait est au château de Josselin, accompagna François Ier à Madrid, durant sa captivité. Charles-Quint ayant un jour posé cette question au gentilhomme : « À combien de journées sommes-nous de Paris ? » Il répondit fièrement : « Sire, à autant de journées que de batailles, à moins que vous ne soyez battu à la première ! »

Le marquis de Verteillac, père de la duchesse, était entré à dix-sept ans à l’École Polytechnique. Il fit partie à Versailles de la Maison-Rouge, et entra dans le corps des pages de Napoléon pendant les Cent Jours. Il en fut le dernier survivant quand il mourut, à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. Il fit les campagnes d’Espagne, de Grèce, de Belgique, fut porté à l’ordre du jour de l’armée et décoré de la Légion d’honneur. Après une brillante éducation, qui développa fort heureusement les dons de cœur et d’intelligence qu’elle tenait de la nature, Herminie de Verteillac fut mariée très jeune au prince de Léon, qui, à la mort de son père, prit à son tour, en sa qualité d’aîné, ce nom fameux de Rohan qui s’est si fièrement transmis d’âge en âge depuis le xie siècle, et qui signale à l’historien une longue suite d’aïeux héroïques.

La jeune femme, spirituelle et jolie, brilla d’un vif éclat à l’horizon mondain. Le comte de Puiseux, nous dit M. Hippolyte Buffenoir, — à qui nous empruntons ces détails, — a publié sur elle une notice fort intéressante devenue introuvable : « Le fond de votre caractère est l’indépendance, écrit-il en s’adressant directement à la princesse : c’est là la note caractéristique de votre tempérament moral. Voulez-vous savoir maintenant d’où