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colliberts.

laisseriez mourir de faim et de froid de pauvres petits enfants ! vous les aimes trop pour cela. Et puis vous savez bicoque les enfants portent bonheur à une maison, et que Dieu entend leurs prières avant les nôtres.

— Sainte mère de Dieu ! où fourrer tout cela, répondit Madeleine en jetant sur la pauvre famille un regard qui contredisait un peu ce que le bon curé venait de dire de son amour pour les enfants !

— Rassure-toi, Madeleine ; il est probable que la pauvre mère restera seule ici, nous allons nous occuper dès demain de placer les deux enfants.

— À la bonne heure, s’il n’y a que la mère. Eh bien ! on verra, on pourra s’arranger, on fera pour le mieux.



x. — La petite Jeanne.


Lorsque la pauvre famille fut installée, que la bonne humeur de Madeleine fut revenue, et que le respectable curé se fut un peu reposé, on se mit à table, et Madeleine servit le dîner. Il consistait en une soupe grasse, le bœuf et un plat de choux. Le curé vivait très-sobrement ; il aimait mieux se priver de beaucoup de bonnes choses, et venir au secours de ses paroissiens, qui n’avaient souvent que du pain à manger et de l’eau à boire.

Ce sont des hommes comme moi, avait-il coutume de dire : pourquoi ne me priverais-je pas pour leur procurer et temps en temps un bon morceau !

Quand le repas tut fini, Pierre se rendit à la hutte de son