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Page:Waldor - L’Écuyer Dauberon ou l’Oratoire de Bonsecours, Moutardier, 1832.djvu/122

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« Et quand vous l’aurez épousée, vous vous ennuierez encore plus… » Et Gertrude bâilla.

« Moi l’épouser ! Oh ! non pas, ma belle maîtresse, non pas ! J’ai mon excuse prête : le roi s’y oppose. Moi me marier ! fi donc ! Ce serait un crime de haute trahison dans le code conjugal : car je prétends mener joyeuse vie, m’entourer d’adorables créatures dont vous serez toujours la reine ; avoir des soupers fins, des actrices et d’aimables débauchés… À ma femme, semblable entourage ne plairait guère ; et je veux vivre pour moi et pour vous, chère comtesse… Mais, adieu ! j’oublie à vos pieds que le roi m’attend.

Oh ! vous ne sortirez pas d’ici que vous n’ayez écrit ce que je vais vous dicter… Moi d’abord, le roi après… Écrivez ; vous partirez un quart d’heure plus tard. Qu’est-ce qu’un quart d’heure ? Vous prétexterez une indisposition, un accident, que sais-je !… Ah ! ce n’est pas vous qui pouvez être embarrassé pour si peu : quand on a pu réussir à me tromper, on peut bien tromper le roi. »