Page:Waldor - L’Écuyer Dauberon ou l’Oratoire de Bonsecours, Moutardier, 1832.djvu/16

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carreaux des longues fenêtres ogives du château de Grigny. Quatre heures sonnaient.

« Le roi m’attend, ma belle Alide ; le roi ! entends-tu bien ? Et, pour arriver près de lui, j’ai huit grandes lieues à parcourir, et deux heures à mettre entre ce baiser d’adieu et la minute où, m’inclinant vers mon royal maître, je lui dirai : Sire, me voilà. » — Et la main que, disant cela, il baisait, ne se retirait pas ; et, mollement incliné vers son front brun et soucieux, un front blanc et pur comme celui d’un enfant mêlait à ses cheveux noirs des cheveux blonds, autour desquels se jouaient perles et rubans.

« Partez donc ! murmurait une douce voix, partez ! » — Et deux bras, repoussant en arrière leurs longues manches tombantes, lui faisaient une ceinture à falloir toujours regretter de rompre.

Cependant, près d’eux, un cheval richement harnaché frappait la terre de ses pieds fougueux.