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ont reçus montre à quel point cette ressemblance a frappé tout le monde : les mots apiformis, vespiformis, ichneumoniformis, scoliœformis, sphegiformis, etc., indiquent tous en effet, une ressemblance avec des hyménoptères porte-aiguillons. Dans la Grande-Bretagne, nous citerons en particulier trois exemples : la Sesia bonibiliformis, qui ressemble beaucoup au mâle du bourdon (Bombus hortorum) ; le Sphecia crabroniformis, coloré comme le frelon, et qui (d’après l’autorité de M. Jenner Weir), lui ressemble surtout quand il est vivant, à cause de la manière dont il porte ses ailes ; le Trochilium tipuliforme qui ressemble à une petite guêpe noire (Odynerus sinnatus) très-abondante dans les jardins pendant la même saison. On a si fort pris l’habitude de considérer ces ressemblances purement comme de curieuses analogies, ne jouant aucun rôle dans l’économie de la nature, que nous manquons d’observations sur les mœurs et l’apparence des individus vivants appartenant à ces espèces dans les diverses parties du monde, et nous ignorons jusqu’à quel point elles sont accompagnées par des hyménoptères avec lesquels elles présentent des ressemblances spécifiques. Il y a dans les Indes plusieurs espèces (telles que celles que le professeur Westwood a décrites dans son entomologie de l’Orient) dont les pattes postérieures sont très-larges et couvertes de poils serrés, de manière à imiter les abeilles à pattes velues (scopulipèdes) qui abondent dans la même région. Ici nous avons plus qu’un rapport de couleur, car un organe qui joue un rôle important dans la structure et les