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LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES

versa. Le Charis melipona, longicorne de l’Amérique du Sud, de la famille des Necydalides, a reçu ce nom à cause de sa ressemblance avec une petite abeille du genre Melipona ; c’est un des cas de mimique les plus curieux, l’insecte ayant le thorax et le corps couverts d’un poil serré, comme l’abeille, et les pattes munies de brosses d’une manière tout à fait inusitée chez les coléoptères. Un autre longicorne, l’Odontocera odyneroïdes, a l’abdomen rayé de jaune, et rétréci à la base, et ressemble si fort à une guêpe du genre Odynerus que M. Bates dit avoir hésité à le prendre avec la main de crainte d’être piqué. Le déguisement de cet animal ne le protégeait pas contre l’avidité du collectionneur, comme il l’avait sans doute préservé de la voracité de bien des oiseaux. Le Sphecomorpha chalybea, plus grand que le précédent, est identique en apparence avec les grosses guêpes d’un bleu métallique, et son thorax, comme le leur, est relié à l’abdomen par un pédicelle, qui rend l’illusion absolue et très-frappante.

Plusieurs des espèces orientales de longicornes du genre Oberea ressemblent, lorsqu’elles volent, à des Tenthredines, et plusieurs petites espèces de Hesthesis courent sur le bois et peuvent à peine se distinguer des fourmis. Un genre de longicornes de l’Amérique du Sud paraît imiter les punaises à écusson du genre Scutellera, entre autres le Gymnocerus capucinus, qui se rapproche du Pachyotris fabricii, l’une des Scutellerides. Un autre insecte très-beau, le Gymnocerus dulcissimus, ressemble beaucoup au même groupe d’insectes, quoiqu’on ne connaisse pas d’espèce qui lui corres-