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PROTECTRICES DES ANIMAUX.

donc contribué au développement de la couleur dans le monde animal, et sa diversité extraordinaire est d’autant plus facile à comprendre, qu’elle est due à l’action séparée de chacun de ces deux facteurs et à l’action combinée de tous les deux. Ces causes rentrent d’ailleurs dans la loi générale de l’utilité, dont la preuve est due presque entièrement à M. Darwin.

Une connaissance plus exacte des divers phénomènes qui se rattachent au sujet traité jusqu’ici, nous apprendra peut-être quelque chose sur les sens et les facultés mentales des animaux inférieurs. Car, si les couleurs qui leur plaisent sont les mêmes qui nous séduisent aussi, et si les divers travestissements que nous venons d’énumérer sont aussi trompeurs pour eux que pour nous, il est évident que, chez eux, le sens de la vue, aussi bien que les facultés de perception et de sentiment, sont essentiellement de même nature que les nôtres : résultat d’une haute importance philosophique pour l’étude de notre propre nature et de nos rapports avec les animaux inférieurs.


Conclusion.


Malgré la grande quantité de faits intéressants qui ont été constatés, on peut dire que le sujet qui vient d’être traité est encore peu connu. L’histoire naturelle des tropiques n’a jamais encore été étudiée avec une pleine intelligence de ce qu’il fallait observer pour résoudre ces questions. Les différents genres de protection que