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LES PAPILLONIDES DES ÎLES MALAISES.

possèdent chacune une espèce en propre. La grande île de Bornéo, la plus riche de l’Archipel en Papillonides, n’en a cependant que trois espèces qui lui soient particulières, encore est-il possible et même probable que l’une d’elles se trouve à Sumatra ou à Java. Java possède aussi trois espèces qui lui sont propres, mais Sumatra n’en a pas une seule, et la péninsule de Malacca, deux seulement. L’identité des espèces est plus exacte encore que dans les oiseaux ou les autres groupes d’insectes, et indique d’une manière positive une connexion récente de toutes ces îles entre elles et même avec le continent.


Particularités curieuses de l’île de Célèbes.


L’île de Célèbes présente avec les îles dont nous avons parlé en dernier lieu un contraste frappant, bien qu’elle n’en soit séparée que par un détroit qui ne dépasse pas en largeur celui qui sépare Bornéo de Sumatra. Bien que Célèbes ne possède pas un nombre d’espèces aussi grand que Bornéo ou Java, elle en a 18 qui lui sont particulières. Plus à l’est, les grandes îles de Ceram et de la Nouvelle-Guinée n’ont chacune que trois espèces en propre, et Timor n’en a que cinq. Il nous faudrait chercher non parmi des îles isolées, mais parmi des groupes tout entiers, pour trouver une faune aussi spéciale que celle de Célèbes. Par exemple, le groupe qui contient les îles de Bornéo, Java et Sumatra, et la péninsule de Malacca, présente, sur 48 espèces, 24 qui lui sont propres, ou juste la moitié ; le grand archi-