Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

rent stables pendant plusieurs générations, et agissent avec une lenteur proportionnée à celle des agents physiques dont l’œuvre nous est révélée par la géologie ; il est donc évident que la forme et les matériaux des nids, qui en dépendent, sont également stables. Si donc nous trouvons entre le mode de nidification et des caractères insignifiants ou aisément modifiés, une corrélation telle, que l’un des deux faits soit probablement la cause de l’autre, nous serons fondés à croire que ce sont ces caractères variables qui dépendent du mode de nidification, bien loin d’avoir contribué à le déterminer. C’est ce genre de corrélation qui va faire l’objet de notre étude.


Classification des nids.


Nous devons d’abord classer les nids en deux grandes catégories, sans avoir égard à leurs différences ou à leurs analogies même les plus évidentes, mais en nous bornant à constater si le contenu, c’est-à-dire les œufs, les petits ou l’oiseau qui couve, est caché ou exposé à la vue. Nous placerons dans la première classe tous les nids dans lesquels les œufs ou les petits sont entièrement cachés, sans chercher si ce but est atteint au moyen d’un édifice habilement couvert, ou simplement en déposant les œufs sous terre ou dans le creux d’un arbre ; nous grouperons dans la seconde classe tous ceux dont les habitants sont exposés à la vue, sans regarder si le nid est élégamment construit, ou s’il n’y