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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

mais elles sont toutes dans la même classe. Les Sturnidés varient d’une manière analogue ; les Gracula, comme nos étourneaux, bâtissent dans des trous, les beaux étourneaux d’Orient du genre Calornis forment des nids couverts et suspendus, tandis que le genre Sturnopastor niche dans les arbres creux. Les pinsons sont un curieux exemple de la division d’une famille, car tandis que presque toutes les espèces européennes bâtissent des nids ouverts, plusieurs de celles d’Australie les construisent en forme de dôme.


Différences sexuelles de couleur chez les oiseaux.


Si, de l’étude des nids, nous passons à celle des oiseaux mêmes, nous aurons à les considérer d’un point de vue assez inusité ; nous les partagerons en deux groupes : l’un dans lequel les deux sexes sont également ornés de couleurs voyantes, l’autre dans lequel le mâle seul en est paré.

Les différences sexuelles de couleur et de plumage sont très-importantes chez les oiseaux ; on s’en est déjà beaucoup occupé ; elles ont été, en ce qui concerne les oiseaux polygames, fort bien expliquées par le principe de la sélection sexuelle, énoncé par M. Darwin. Nous pouvons assez bien comprendre que la rivalité des mâles en force et en beauté ait produit le brillant plumage et la grande taille des faisans et des grouse mâles, mais cette théorie n’explique pas pourquoi les femelles du toucan, du guêpier, du perroquet, de l’aramacao, et de la mésange, sont toujours aussi vivement